Presents

Harold Feist

Untitled

Sans titre

1966
1966

Feist did not begin his career as an abstractionist; indeed, he did not, strictly speaking, set out to be an artist at all. Born in San Angelo, Texas, in 1945, he was a military kid who spent the first dozen years of his life moving from base to base following the career of a father who, as an officer in the US Air Force had been a flight instructor during the Second World War and retired a Lt. Col. in 1966. When Feist entered the University of Illinois in 1963 it was as an architecture student, but he soon transferred to the visual art department – inspired, it seems, by a lecturer who confidently declared that painting as a career had nothing to offer to anyone who didn’t have something to say. Feist was always confident in his ability to say something with his art, but the earliest works in the AGA’s collection show an artist looking for the vocabulary that would make his message clear.

There are loose experiments with black pigment on newsprint in which Feist has left palm prints from laying the black on with his hands, and precise geometric studies of spirals and rectangles that explore geometric harmony. A series of collages from 1966 combine stylized figures, perspective lines, and broken architectural-drawing style interiors, while in a separate collage series from 1970 Feist reconfigures US topographical survey maps of Wisconsin, drawing over them in graphite and red pencil like he’s trying to correct the landscape.

Part of the uncertainty may have come from Feist feeling at odds with the approaches his art-school classmates and similar-age peers so enthusiastically pursued. In a series of letters to Karen Wilkin, a close friend and curator of Feist’s 1988 retrospective, he described feeling put off by what he called “Paperback Freud” : the idea of trying to pull the artist out of the work, or of foregrounding or backgrounding parts of his inner self in a painting left him cold, uninspired, almost paralyzed in front of his canvas. When he moved from Baltimore, Maryland, where he’d been taking graduate courses and teaching at the Maryland Institute, College of Art, to Calgary to take a job at the Alberta College of Art (now the Alberta University of the Arts) in 1968, it was art history books, not contemporary journals and magazines, that helped him feel connected to a larger, longer artistic tradition as he tried to find his way in a new city and a new country.

Ce n’est pas l’art abstrait qui intéressait Harold Feist en début en carrière. En fait, il n’a jamais vraiment entamé une carrière d’artiste. Né en 1945 à San Angelo, au Texas, il est le fils d’un officier de l’armée de l’air des États-Unis, instructeur de vol pendant la Deuxième Guerre mondiale. C’est donc la raison pour laquelle Feist a passé les douze premières années de sa vie à déménager d’une base à l’autre au rythme des affectations de son père, lequel a pris sa retraite de l’armée en 1966, avec le grade de lieutenant-colonel. Feist entre à l’université d’Illinois en 1963 pour étudier l’architecture, mais change vite d’orientation en optant pour la faculté des arts visuels. Il semble avoir alors été influencé par un conférencier qui aurait déclaré, avec assurance, que la peinture en tant que carrière n’avait rien à offrir à quiconque n’avait rien à dire.

Harold Feist a toujours eu confiance en sa capacité de dire quelque chose par son art, mais les premières œuvres de la collection de l’AGA révèlent un artiste encore à la recherche du vocabulaire qui rendrait son message compréhensible. Il s’y applique par des expériences sans

retenue sur du papier journal, au moyen d’un pigment noir dont il s’enduit les mains pour immortaliser des empreintes de paume et des études géométriques précises de spirales et de rectangles, dans une exploration de l’harmonie géométrique. Une série de collages réalisés en 1966 combine des figures stylisées, des lignes de perspective et des intérieurs brisés dans le style du croquis architectural, tandis qu’une autre série de collages, réalisée cette fois en 1970, reconfigure des cartes topographiques étatsuniennes du Wisconsin, sur lesquelles il dessine à la mine de plomb et au crayon rouge ce qui s’apparente à une tentative de corriger le paysage.

Une partie de l’incertitude peut provenir du fait que Feist se sent en désaccord avec les démarches de ses camarades de l’école d’art et ses pairs du même âge, qu’ils adoptent avec tant d’enthousiasme. Dans une série de lettres adressées à Karen Wilkin, conservatrice de son exposition rétrospective de 1988, et amie proche de l’artiste, ce dernier explique qu’il se sent dépité par ce qu’il appelle le « Freud de poche » soit l’idée d’essayer de retrouver l’artiste dans son tableau, ou de faire passer à l’avant-plan ou à l’arrière-plan d’un tableau quelque chose de son moi intérieur. Cette idée le laissait complètement froid, ne l’inspirait aucunement, allant presque jusqu’à le paralyser devant sa toile. Lorsqu’il quitte Baltimore en 1968, où il suivait des cours de troisième cycle et enseignait au College of Art du Maryland Institute, c’est pour aller occuper un poste à l’Alberta College of Art (aujourd’hui l’Alberta University of the Arts) à Calgary. Ce sont alors les manuels d’histoire de l’art, et non les revues et magazines contemporains, qui l’aident à se rattacher à une tradition artistique élargie et plus ancienne, à un moment où il tente de trouver sa voie dans une nouvelle ville et dans un nouveau pays.