Watching Feist’s style shift from year to year it is easy to wonder what prompted each change. Was it something he saw, something he read, someone he met, an idea that came from who knows where? These soft fields of colour recall the Ukrainian-American painter Jules Olitski’s paintings from the 1960s and early 1970s. Wilkin often compared Feist to Olitski, and Feist, for his part, admired and later was befriended by the older artist. At one point, feeling stuck, Feist even described trying to “make Oltiskis” – are these them? Without Feist to tell us, we have only the clues in the works themselves – the gauzy colour that looks like it was applied with a spray gun, the differences between the series these two works come from and the ones before and after – and the letters and bits of writing left in his studio and collected by his family and friends after he died, to help us figure out what to make of them. In a letter to Wilkin from 1974, Feist described paintings that layered “creamy white over pink,” which sounds a lot like these gentle works. He compared them to “Monet or Noland at their most lyric + light,” but he wasn’t satisfied with what he’d made. The paintings didn’t go far enough, didn’t challenge the viewer or take aesthetic risks. “I want to make paintings that can look good on the barest terms + be good on the highest,” he wrote. And these were not that, at least as far as Feist was concerned.
En observant l’évolution du style de Feist au fil des années, on est facilement porté à se demander ce qui a motivé chaque changement. Est-ce quelque chose qu’il a vu, quelque chose qu’il a lu, quelqu’un qu’il a rencontré, une idée qui lui est venue de nulle part? Ces champs de couleurs douces rappellent les tableaux du peintre étatsunien d’origine ukrainienne Jules Olitski, produits au cours des années 1960 et au début des années 1970. Karen Wilkin comparait souvent Feist à Olitski, et Feist, pour sa part, admirait cet artiste plus âgé que lui avec lequel se tisseront des liens d’amitié. À un moment donné, se sentant bloqué, Feist dit même essayer de « faire des Oltiskis ». Parle-t-il de ces deux œuvres? En l’absence de Feist pour nous le confirmer, nous ne disposons pour le savoir que des indices laissés par les œuvres mêmes, soit la couleur vaporeuse qui semble avoir été appliquée au pistolet; les différences entre les séries dont proviennent ces deux œuvres et celles qui les ont précédées et suivies; les lettres et les textes laissés dans son atelier et recueillis par sa famille et ses amis après sa mort. Dans une lettre adressée à Karen en 1974, Feist décrit des tableaux qui superposent du « blanc crémeux à du rose », ce qui ressemble beaucoup à ces œuvres plus délicates. Il les compare aux œuvres de « Monet ou Noland les plus éloquentes et lumineuses », mais n’est pas satisfait de ce qu’il a produit. Ces œuvres n’allaient pas assez loin, n’interpellaient pas le spectateur et ne comportaient aucun risque esthétique. « Je veux peindre des tableaux dont la beauté reposera sur la simplicité, mais qui figureront parmi les plus beaux », écrit-il. Mais ce n’est pas le cas de ceux-ci, du moins au goût de Feist.